La finalité

Tout être agit en vue d’une fin, pour atteindre un but. « Autrement il ne résulterait de son action pas plus une chose qu'une autre, si ce n'est par hasard. » (Summa Theologica, I, 44, a4). Ce principe de finalité est exposé par Aristote au livre II des Physiques. Toute mouvement est défini par son terme. Toute opération même purement physique a un terme déterminé qui la définit. Tout être a une opération propre et un terme qui définissent sa nature. L’opération de l’arbre s’achève dans la production d’un fruit propre à son espèce. Le lion se met en chasse à la recherche d’une proie afin de se nourrir et de nourrir sa progéniture. Les opérations végétales et animales s’achèvent dans une chose produite, dans un résultat matériel. De même toute activité humaine a un but. Ce qui est propre à l’homme c’est que les fins de ses actions ne sont pas déterminées par la nécessité naturelle, comme les plantes, ni par un instinct, mais par sa propre décision. 




« Que les animaux agissent en vue d’une fin, comme prévoyant l’avenir, cela ne leur vient pas de ce qu’ils ont appréhendent l’avenir ; mais ils conçoivent les actes présents dans leur imagination, lesquels sont ordonnés à leur fin davantage de par une inclination naturelle que de par l’appréhension de cette fin. »
(Commentaire du de Anima, III, 5, n.644). 
L’homme, lui, est maître de ses actes. 

Saint Thomas d’Aquin expose ce principe, notamment dans la Somme Théologique : I-II, 1, a2 et 6, a2.