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Affichage des articles du octobre, 2014

LA FAMILLE en philosophie (3)

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Lire l'article précédent de cette étude ... Nécessité de la famille pour les enfants Éducation personnalisée Cette nécessité et ce caractère naturels de la famille apparaissent d’abord et avant tout pour les enfants [1] . L’amitié entre parents et enfants est naturellement première, car les enfants sont d’une certaine manière une ‘partie’, ‘quelque chose’ des parents dont ils proviennent selon le corps et dont ils vivent en dépendance immédiate. L’unité physique entre parents et enfants fait que cette amitié est l’amitié la plus proche de l’amour de soi-même. Les parents connaissent les enfants depuis le premier instant de leur existence et aiment (naturellement) leur enfant comme quelque chose d’eux-mêmes [2] . Les circonstances peuvent évidemment altérer cette priorité naturelle de l’amitié familiale, mais les exceptions et les accidents ne sauraient contredire les principes de la nature, de même que les accidents génétiques et les malformations ne contredisent pas la stabil

LA FAMILLE en philosophie (2)

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Lire le début de l'étude ... Amour C’est l’amour qui unit les êtres entre eux. La vie de l’homme tient son dynamisme de l’amour [1] . Or, on distingue plusieurs sortes d’amour. Les termes de ces distinctions sont empruntés au vocabulaire de la philosophie aristotélicienne, mais ils ne font qu’exprimer l’expérience et le sens commun. On distingue d’abord l’ amour de concupiscence ou de convoitise , et l’ amour d’amitié : « Comme dit Aristote  : ‘Aimer, c'est vouloir du bien à quelqu'un.’ Le mouvement de l'amour tend donc vers deux objets: vers le bien que l'on veut à quelqu'un – pour soi ou pour un autre – ; et vers celui à qui l'on veut ce bien. À l'égard du bien lui-même que l'on veut à autrui, il y a amour de convoitise ; à l'égard de celui à qui nous voulons du bien, il y a amour d'amitié . Or, cette distinction implique priorité et postériorité. Car ce qui est aimé d'un amour d'amitié est aimé purement et simplement, et

La monarchie : meilleur gouvernement ?

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« Le meilleur pour la société humaine est d'être gouvernée par un seul. » Cette conclusion ‘monarchiste’ issue du De Regno doit être nuancée et référée à l’ensemble de la doctrine politique de saint Thomas [1] . Il convient tout d’abord de ramener l’importance de la question à de justes proportions. Pour nous, le débat est quelque peu passionné et semble fondamental. En fait cette distinction présuppose chez Saint Thomas des principes fondamentaux, qu’il n’explicite pas du fait que de son temps ils n’étaient pas objet de contestation. Quel que soit le régime politique juste il est présupposé que la personne et les communautés inférieures sont ordonnées au bien commun politique et que la Cité est constituée par les corps sociaux hiérarchisés. Tout régime politique juste s’appuie sur ces corps et en émane. De sorte que la différence entre monarchie, aristocratie et régime constitutionnel - ou ‘démocratie’, non pas dans le sens moderne - est relative. De plus, la certitu

L'amitié

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L’amitié est très importante en politique. Elle est le ciment de la société civile et le premier objet de la sollicitude du Prince. Une société fondée sur des rapports de force et d’intérêts ne peut subsister. Les activités humaines susceptibles de constituer notre bonheur terrestre sont communes ; la communication y est un aspect essentiel. Le bonheur présuppose donc que l’on consente à cette communication et que l’on s’y investisse. Cette disposition d’esprit a un nom : c’est l’amitié . En fait, dans l’acception ancienne de ce terme il n’y a pas une amitié, mais des amitiés. Chaque fois qu’il y a une œuvre commune, une communication consentie, assimilée, à laquelle l’esprit est disposé de manière stable, il y a amitié. Chaque homme est ainsi inséré dans un réseau d’amitiés les plus diverses : amitiés conjugale, familiale, professionnelles, politiques, culturelles, utilitaires enfin. Ces amitiés sont plus ou moins dignes, plus ou moins stables, superficielles ou profondes, pure

LA FAMILLE en philosophie (1)

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Problématique Depuis l’introduction du divorce en France à la fin du 19 e siècle, les lois et les mœurs publiques n’ont cessé de transformer la vie familiale. À la fin du 20 e siècle, contraception et avortement sont légalisés. On en est aujourd’hui au mariage entre personnes de même sexe. La structure familiale, dit-on, a évolué, et doit évoluer. Les institutions familiales connaissent aujourd’hui un bouleversement sans précédent. Quel est leur avenir ? Cette évolution est-elle une libération de conditionnements et de contraintes hérités du passé ? L’homme va-t-il se dégager de plus en plus d’un carcan imposé à la nature par des préjugés sociaux, religieux ? En ce domaine comme en d’autres, la mise en question totale d’une institution oblige à revenir aux principes, et ne permet plus de se contenter de solutions toute faites, ni d’habitudes simplement acquises. Nous proposons ici une approche purement naturelle et politique, sans appel à la Révélation chrétienne ni à aucune r

Le bien commun 3)

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Lire l e début de l' étud e : Notion de bien commun. Lire la secon de partie de l'étude : Bien commun et bien particulier.   Cité, communautés, familles La Cité est la communauté très parfaite . Cette perfection ne signifie pas que tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes et que nous avons le paradis sur terre, mais simplement que, tandis que les communautés ont, de soi et essentiellement, besoin les unes des autres, et besoin de s’inclure dans une communauté plus vaste pour atteindre leurs biens respectifs, la Cité, quant à elle, contient tous les éléments nécessaires au bien commun. S’il y a quelque déficience elle est accidentelle et vient de la fragilité de toute institution humaine. De même que les personnes sont parties de communautés, à commencer par la famille, la Cité est à son tour constituée de ces communautés. Tout ce qui est dit des rapports entre personnes et communauté en général vaut pour les communautés inférieures et la Cité. Les

Le bien commun 2)

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Lire la première partie : Notion de bien commun. Bien commun et bien particulier Physiquement la personne humaine vit en elle-même et sur elle-même. Elle est un être physique autonome comme tous les animaux. Mais dans l’ordre de la vie humaine (c’est-à-dire la vie qui émane de l’intelligence et de la volonté) elle est insérée dans tout un ensemble, dans tout un réseau de communautés. Considérée comme vivant en communautés la personne se tient comme la partie au tout. Elle est essentiellement inachevée dans l’ordre de la vie humaine.  Si l’on considère le tout comme une simple addition ou juxtaposition de parties, comme la totalité d’un tas de pierres, alors les individus sont absolus ; leur unité est matérielle. Ce type de rassemblement ne forme pas une communauté ; les individus sont comme les spectateurs dans une salle de cinéma. Ce type de société, que propose le libéralisme , n’a pas d’unité : rien n’est au-dessus des libertés personnelles. La société n’est que le lieu de